La communauté internationale doit sortir la Côte d’Ivoire de l’abîme
La communauté internationale doit sortir la Côte d’Ivoire de l’abîme
Retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire : une nouvelle occasion de réconciliation
Retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire : une nouvelle occasion de réconciliation
Statement / Africa 1 minutes

La communauté internationale doit sortir la Côte d’Ivoire de l’abîme

Des tueries de masse et des actes d’une extrême violence se déroulent actuellement à Abidjan. La guerre civile en Côte d’Ivoire entre les forces soutenant le président élu Alassane Ouattara et celles loyales à Laurent Gbagbo a dégénéré en une guerre urbaine majeure dans la capitale commerciale. Dans d’autres parties du pays, particulièrement dans la ville de Duékoué, à l’ouest, où des massacres à grande échelle se sont déjà produits, le bilan humain pourrait atteindre des milliers de morts en quelques jours. Dans un ultime effort, Gbagbo a maintenant appelé à une mobilisation militaire totale pour protéger son palais et d’autres installations clés.

La situation exige un cessez-le-feu immédiat respecté par les deux parties, afin d’éviter de lourdes pertes civiles supplémentaires, et l’acceptation par Gbagbo de la présidence Ouattara. Gbagbo, qui a perdu l’élection présidentielle en novembre, est responsable au premier chef d’avoir entrainé le pays et l’Afrique de l’Ouest dans l’abîme, en n’acceptant pas le résultat des urnes et en préférant la guerre. Parallèlement, les forces loyales à Ouattara, qui ont rapidement gagné du terrain à travers la Côte d’Ivoire ces derniers jours, et qui sont accusées par des rapports crédibles d’avoir également commis des atrocités, doivent admettre que leur campagne militaire doit maintenant s’arrêter.

De plus, les mesures suivantes devraient être prises :

  • La mission des Nations Unies (ONUCI) doit déployer à Abidjan toutes ses unités de police formées disponibles, ainsi que ses troupes militaires, et renforcer sa présence à l’ouest du pays, particulièrement à Duékoué, Guiglo, Blolequin, Toulepleu, Daloa, et leurs environs. Les pays fournisseurs de contingents doivent aussi accélérer le déploiement de leurs soldats jusqu’au maximum de la capacité fixée par leur mandat à 11 000 hommes (par rapport aux 9000 actuellement sur le terrain).
     
  • La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Africaine devraient mobiliser tous leurs partenaires internationaux, y compris l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis, pour soutenir les efforts de l’ONUCI.
     
  • Ouattara, les Forces républicaines et leurs chefs, y compris le Premier Ministre Guillaume Soro et leurs soutiens régionaux, devraient prendre toutes les mesures pour garantir le respect du droit humanitaire international.  Ils devraient comprendre que le soutien international la victoire électorale de Ouattara, et sa légitimité, s’évaporeront rapidement si leur campagne militaire devient responsable d’atrocités de masse.

La situation en Côte d’Ivoire est aussi urgente que toutes celles auxquelles la communauté internationale fait face actuellement. L’impensable se déroule sous nos yeux, et dans une région où le monde a tant investi pour la paix et la sécurité au cours de ces dernières années. Des actions audacieuses, efficaces et immédiates sont requises.

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