Briefing / Asia 2 minutes

Élections législatives au Timor Leste

Le Timor-Leste vient d’élire son nouveau président et tiendra des élections législatives le 30 juin 2007.

Synthèse

Le Timor-Leste vient d’élire son nouveau président et tiendra des élections législatives le 30 juin 2007. Le bon déroulement de ces élections pourrait renforcer les institutions politiques et ainsi contribuer significativement à la construction de l’État d’un pays durement mis à mal par des émeutes de 2006, dans sa quatrième année d’indépendance. Les questions soulevées pendant la campagne présidentielle sont toujours d’une grande actualité, notamment la souveraineté nationale (dépendance à l’égard des forces internationales de maintien de la paix), l’utilisation des revenus de la mer du Timor, et l’application de la justice pour les violences commises en 2006. Mais il est possible que la personnalité des candidats détermine davantage les résultats des élections législatives que leurs programmes politiques, et aucun d’entre eux ne propose de solution concrète aux nombreux maux dont souffre le pays. 

Pour la première fois, les lois du Timor Leste ont défini les modalités d’une élection à l’échelle nationale. L’élection présidentielle de 2007 a aussi été la première organisée par les autorités timoraises. Huit candidats se sont présentés au premier tour le 9 avril, mais aucun n’a recueilli la majorité absolue. Un second tour a donc été organisé le 9 mai, opposant Francisco Guterres, dit « Lu Olo », du Frente Revolucionária de Timor-Leste Independente (FRETILIN), parti sortant déjà au pouvoir avant l’indépendance, et José Ramos-Horta, Prix Nobel de la paix, ancien ministre des Affaires étrangères et Premier ministre depuis juillet 2006. M. Ramos-Horta est sorti vainqueur du second tour avec presque 70 pour cent des voix.

La population du Timor Leste a pu, pour la première fois, dire par les urnes ce qu’elle pensait du FRETILIN. Verdict : un désaveu retentissant. Beaucoup considèrent que cette piètre performance est due au rejet de l’ancien Premier ministre Mari Alkatiri et d’autres dirigeants du FRETILIN et pensent que si la direction du parti ne change pas, ses résultats seront encore pires lors des élections législatives du mois de juin.

Les résultats de l’élection présidentielle indiquent que le nouveau parti de l’ancien Président Xanana Gusmão, le Congresso Nacional De Reconstrução de Timor-Leste (CNRT), a des chances de recueillir 20 à 25 pour cent des voix. Si tel était le cas, il formerait ensuite une majorité parlementaire et le prochain gouvernement avec divers partis moins importants.

Nombreuses sont les blessures toujours ouvertes depuis 2006. Bien que les élections présidentielles se soient pour l’essentiel déroulées de manière pacifique, des accusations et une rhétorique provocatrice pourraient ressortir dans la campagne législative, exacerber les tensions et mener à une recrudescence de la violence. L’assassinat le 3 juin dernier de deux militants du CNRT dans d’obscures circonstances à Viqueque est un rappel de ce danger.

Une coalition gouvernementale emmenée par le CNRT serait obligée de se montrer plus à l’écoute et plus transparente que son prédécesseur. Il se peut néanmoins qu’elle fasse preuve de moins de cohésion et de compétences en matière de gestion économique, ce qui était une des forces du gouvernement Alkatiri. Un système de prise de décision plus démocratique contribuerait sans doute à la résolution des problèmes nés avec les violences de 2006 mais des compétences technocratiques solides sont également nécessaires, et elles ont toutes les chances de manquer.

Dili/Bruxelles, 13 juin 2007

I. Overview

Timor-Leste has just elected a new president and will hold parliamentary elections on 30 June 2007. Successful elections could strengthen political institutions and thus be an important part of nation-building for a country badly shaken by civil unrest in 2006, its fourth year of independence. Issues that arose in the presidential campaign are still very much alive – in particular, national sovereignty (the reliance on international peacekeepers); use of Timor Sea revenues; and justice for the 2006 violence. But personalities rather than party platforms are likely to determine the outcome of the parliamentary contest, and no one is offering concrete solutions to the country’s many problems.

The 2007 vote for president was the first national-level election conducted according to Timor-Leste’s own laws and the first run by Timorese authorities. Eight candidates stood in the first round on 9 April, but because none won a majority, a run-off election was held on 9 May between Francisco Guterres “Lu Olo” from Frente Revolucionária de Timor-Leste Independente (FRETILIN), the party in power since before independence, and José Ramos-Horta, Nobel peace prize laureate, former foreign minister and, since July 2006, prime minister. Ramos-Horta won the second round with nearly 70 per cent of the vote.

This was the first chance for the people of Timor-Leste to register their opinions at the ballot box about FRETILIN, and the verdict was resounding disapproval. Many consider its poor showing to be a vote against former Prime Minister Mari Alkatiri and other FRETILIN leaders and say that unless there is a change in the leadership, the party will do even worse in the June parliamentary contest.

The presidential results indicate that a new party headed by former President Xanana Gusmão, Congresso Nacional De Reconstrução de Timor-Leste (CNRT), is likely to win 20 to 25 per cent of the vote and then ally with several smaller parties to form a parliamentary majority and the next government.

Many of the wounds from 2006 remain. Although the presidential elections were largely peaceful, accusations and inflammatory rhetoric may feature heavily in the parliamentary campaign in a way that could heighten tensions and lead to more violence. The shooting deaths of two CNRT supporters under disputed circumstances in Viqueque on 3 June is a reminder of the danger.

A CNRT-led coalition government would be forced to be more consultative and transparent than its predecessor. It might also be less cohesive and less competent in economic management – the latter a strength of the Alkatiri government. More democratic decision-making would certainly contribute toward resolving issues from the 2006 violence but good technocratic skills are needed as well, and they are likely to be in short supply.

Dili/Brussels, 13 June 2007

Subscribe to Crisis Group’s Email Updates

Receive the best source of conflict analysis right in your inbox.