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L’UE, les visas et les Balkans occidentaux

L’actuel régime de visa de l’UE concernant les pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine et Serbie-Monténégro, y compris le Kosovo) présente des lacunes: il inhibe les progrès dans les domaines du commerce, des affaires, de l’éducation et de la société civile, provoque le ressentiment des populations et ne contribue pas à la stabilité régionale en général.

SYNTHÈSE

L’actuel régime de visa de l’UE concernant les pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine et Serbie-Monténégro, y compris le Kosovo) présente des lacunes: il inhibe les progrès dans les domaines du commerce, des affaires, de l’éducation et de la société civile, provoque le ressentiment des populations et ne contribue pas à la stabilité régionale en général. Une libéralisation totale des visas pour tous n’interviendra probablement pas avant que les pays des Balkans se soient rapprochés sensiblement de leur adhésion à l’UE. Mais il est déjà possible d’opérer une libéralisation sélective pour certains groupes de la population et de faciliter l’obtention de visas pour tous les demandeurs (par un processus simplifié, plus rapide et moins pénible), ce qui serait également un bon moyen de montrer aux gouvernements et aux citoyens que les réformes paient.

L’immigration est une préoccupation majeure au sein de l’UE, comme l’a montré une vague de soutien croissant à l’extrême droite et à certains partis politiques xénophobes. Le scandale des visas allemands, qui a éclaté au début de l’année 2005, et les émeutes dans les banlieues françaises de ces dernières semaines n’ont pas arrangé les choses. Mais l’UE s’est engagée à adopter un régime de visa plus libéral pour les pays des Balkans occidentaux lors du sommet de Thessalonique en 2003 et elle ne met pas en œuvre cet engagement, bien qu’elle ait entamé des négociations en vue d’assouplir son régime de visa avec la Russie, l’Ukraine et la Chine. Ceci envoie un message regrettable quant aux priorités de l’UE. La sécurité interne domine au détriment des politiques pratiques, ce qui conduit à la marginalisation des pays candidats à travers des restrictions inflexibles en matière de visas qui compromettent la liberté de mouvement de leurs citoyens sur le court terme et exacerbent l’insécurité régionale sur le plus long terme.

Les barrières actuelles en matière de visas sont une source de profond ressentiment pour les voyageurs honnêtes. Elles portent atteinte à la crédibilité des États de la région (lorsque leurs nationaux essaient d’obtenir leur passeport, de façon légale ou non, auprès de juridictions plus favorables) et fonctionnent moins comme un obstacle que comme une opportunité pour le crime organisé et la corruption dans l’UE et dans la région. Le système actuel pose surtout des restrictions à ceux qui devraient pouvoir profiter de la proximité de l’UE et fait que la majorité honnête paie pour une minorité de criminels. Les efforts de réforme des gouvernements de la région restent limités parce que les citoyens ne voient pas vraiment de récompenses concrètes à leurs efforts. Il est temps de leur en offrir.

Belgrade/Pristina/Sarajevo/Skopje/Bruxelles, 29 novembre 2005

Executive Summary

The EU’s present visa regime with the countries of the Western Balkans (Albania, Bosnia-Herzegovina, Macedonia, and Serbia-Montenegro including Kosovo) is fostering resentment, inhibiting progress on trade, business, education and more open civil societies, and as a result contributing negatively to regional stability. Full visa liberalisation for all will probably have to wait until the Balkan states are much closer to EU membership. But selective liberalisation for certain identified groups, and visa facilitation for all applicants – involving a simplified, speedier, less painful process – would go a long way toward showing governments and citizens alike that reforms do pay off.

Immigration in general is a serious concern within the EU, as demonstrated by the widespread growth in support for far right and xenophobic political parties. The German visas scandal which broke early in 2005 and the riots in French cities in recent weeks have not made things easier. But the EU committed itself to a more liberal visa regime for the Western Balkan countries at the Thessaloniki summit in 2003, and it is not implementing that commitment, even though it has started negotiations on visa facilitation with Russia, Ukraine and China. This sends an unfortunate message about its priorities. Internal security dominates thinking to the detriment of practical policy, with future member states’ citizens being marginalised by inflexible visa restrictions, in the short term compromising their freedom to travel and in the longer term exacerbating regional insecurity.

The present visa barriers are a source of deep resentment to honest travellers, undermine the credibility of the states of the region (as their citizens seek passports – legally or not – from more favoured jurisdictions), and function less as an obstacle than an opportunity for organised crime and corruption in the EU and the region. The present system restricts mainly those who should be allowed to benefit from the EU’s proximity, with the majority being made to pay for a criminal minority. The efforts of the governments in the region to reform are still on shaky ground because their citizens have seen few tangible rewards. It is time to offer some.

Belgrade/Pristina/Sarajevo/Skopje/Brussels, 29 November 2005

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