Dix ans après, que devient l’Irak?
Dix ans après, que devient l’Irak?
After Iraq: How the U.S. Failed to Fully Learn the Lessons of a Disastrous Intervention
After Iraq: How the U.S. Failed to Fully Learn the Lessons of a Disastrous Intervention
Op-Ed / Middle East & North Africa 1 minutes

Dix ans après, que devient l’Irak?

Si l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis avait bien comme objectif le contrôle du pétrole, ainsi que le confirment des documents récemment déclassifiés (lire « Echec d’une guerre pour le pétrole »), elle se solde par un échec cuisant. La guerre a également fait des centaines de milliers de victimes et déstabilisé l’Etat. Sous le masque d’une étonnante normalité persistent à Bagdad les tensions politiques et confessionnelles.

Après d’effroyables violences, brisant des centaines de milliers de vies et ne laissant quasiment personne sans histoire tragique à raconter, l’Irak s’installe dans une nouvelle normalité, mais sans prendre de direction intelligible, sans permettre aux Irakiens de se projeter. « Comment raconter les dix dernières années ?, s’interroge un romancier qui justement s’y essaie. Le problème n’est pas le point de départ, mais le point d’arrivée. Pour écrire l’histoire de la guerre d’Algérie, il a fallu attendre qu’elle se termine. Ici, nous sommes toujours dans une succession d’événements dont on ne voit pas la fin. » La structure même de son livre en chantier, dont chaque chapitre situe le récit par rapport aux temps forts d’une année en particulier, le rend tributaire d’un système politique qui ne cesse d’entretenir le suspense.

Une décennie après l’invasion américaine qui mit fin au règne de Saddam Hussein, l’Irak reste en crise. Mais, pour s’en rendre compte, Bagdad est le dernier endroit à visiter. Les attentats sanglants, sans lesquels ce pays cesserait pour ainsi dire d’exister dans les médias, y deviennent beaucoup plus rares qu’il y a quelques années, quand la résistance face à l’occupation et les milices confessionnelles faisaient grand usage de voitures piégées, de kamikazes et de bombes en tous genres.

La circulation, rendue cauchemardesque par la prolifération descheckpoints et des murs de béton, s’améliore. Les Irakiens qui, en 2006 notamment, avaient fui les violences et s’étaient réfugiés au Kurdistan ou hors des frontières sont de retour en nombre. Ceux qui ont « collaboré » avec les Etats-Unis retrouvent une place ordinaire en société. La cherté de la vie n’empêche pas de nouveaux contingents de bénéficiaires de la manne pétrolière de s’adonner à une consommation frénétique. Aussi l’activité semble-t-elle plus intense dans les rues commerçantes que dans les coulisses du monde politique, où des figures de tout bord paraissent aborder le dernier conflit en date avec une nonchalance d’habitués. (...)

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