Guerre des nationalismes en mer de Chine
Guerre des nationalismes en mer de Chine
Taiwan Strait: Preventing War
Taiwan Strait: Preventing War
Op-Ed / Asia 1 minutes

Guerre des nationalismes en mer de Chine

Depuis plusieurs mois, les querelles de souveraineté en mer de Chine ne cessent de s’envenimer. En avril 2012, huit bateaux de pêche chinois sont appréhendés par des garde-côtes philippins près du récif de Scarborough : on assiste à un face-à-face de deux mois entre les navires des deux pays. En juin, le Vietnam proclame de nouvelles règles de navigation couvrant le territoire disputé des îles Spratleys et Paracels. La Chine riposte en annonçant de prochaines implantations sur un îlot désertique des Paracels. En septembre, c’est au tour des îles Senkaku — pour les Japonais — ou Diaoyu — pour les Chinois — d’attiser les tensions. Le gouvernement nippon ayant annoncé l’achat d’une poignée d’îlots volcaniques inhabités, Pékin réplique par des sanctions économiques, des manifestations anti-japonaises dans plusieurs grandes villes du pays et l’envoi de garde-côtes dans la zone contestée.

Cette escalade témoigne de la nouvelle politique chinoise d’« affirmation réactive », qui saisit l’occasion du moindre incident aux frontières pour procéder à une démonstration de force et tenter de modifier en sa faveur le statu quo territorial. Elle marque une rupture avec la politique de normalisation lancée par l’ancien dirigeant Deng Xiaoping à la fin des années 1970, qui visait à aplanir les querelles de souveraineté et à tisser des relations amicales avec les pays voisins. Ce qu’il résumait ainsi : « Affirmer notre souveraineté, mettre les conflits de côté, poursuivre un développement conjoint. » En 2000, le ministère des affaires étrangères confortait cette stratégie : « Lorsque les conditions ne sont pas mûres pour trouver une solution durable à une dispute territoriale, les discussions sur les enjeux de souveraineté peuvent être renvoyées à une date ultérieure afin d’aplanir le conflit. [Cela] n’implique pas un renoncement à la souveraineté. Il s’agit simplement d’écarter le problème pour une période donnée. » Le président Hu Jintao a rappelé du bout des lèvres les principes : « Mettre de côté les querelles (...)

Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique de novembre 2012, actuellement en kiosques, et dans l’édition électronique.
 

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