Briefing / Asia 2 minutes

Élections en Corée du sud : qu’attendre du président Lee

Le 19 décembre 2007, la Corée du Sud a élu Lee Myung-bak président.

Synthèse

Le 19 décembre 2007, la Corée du Sud a élu Lee Myung-bak président. À moins d’une évolution sensationnelle dans l’enquête en cours sur un scandale qui le suit de près, Lee, le candidat du Grand National Party (GNP ou « Hannaradang ») conservateur sera investi le 25 février 2008. Il succèdera à Roh Moo-hyun, au pouvoir depuis cinq ans et que la constitution empêche de se présenter pour un second mandat. Ancien cadre exécutif chez Hyundai, Lee a promis d’être le « président de l’économie » et de « relancer l’économie grâce à son expérience pratique des affaires ». Bien qu’il présente des différences idéologiques avec son prédécesseur libéral, il est peu probable qu’il opère des changements spectaculaires en matière de politique étrangère et de sécurité.

Lee a remporté 48,7 pour cent des voix contre 26,2 pour cent pour Chung Dong-young, le candidat du Nouveau Parti démocratique unifié (NPDU). Lee Hoi-chang, le candidat défait du GNP en 1997 et 2002 et qui se présentait cette fois en tant qu’indépendant a terminé troisième avec 15,1 pour cent des voix. Le taux de participation n’était que de 62,9 pour cent, un record pour une élection présidentielle, bien en-deçà des 70,1 pour cent enregistrés en 2002.

Il est probable que Lee fasse des efforts vis-à-vis des États-Unis, avec lesquels les relations se sont détériorées au cours du mandat Bush, et cherche à resserrer les liens avec le Japon et la Chine. Il sera toutefois soumis aux mêmes contraintes que ses prédécesseurs dans le cadre des relations avec ces trois pays, des relations qui ont tendance à souffrir des événements échappant au contrôle du gouvernement sud-coréen. Le litige territorial qui oppose le pays au Japon et revêt une forte dimension émotionnelle ne progressera sans doute pas de façon significative durant son mandat. Lee a déclaré vouloir investir davantage en Chine et établir une consultation plus étroite avec Beijing sur les questions de sécurité mais il est improbable qu’un tel rapprochement se fasse au détriment de la relation essentielle que Séoul entretient avec les États-Unis.

On s’attend à ce que le président Lee poursuive les efforts sud-coréens en vue d’un rapprochement avec la Corée du Nord et même à ce qu’il insiste plus fermement que son prédécesseur sur le principe de réciprocité. Il a proposé un plan visant à resserrer l’écart économique entre les deux pays en investissant au Nord et à aider à la création d’une économie d’exportation de produits manufacturés. Il existe en Corée du Sud un consensus large sur l’engagement envers la Corée du Nord, aussi le seul changement anticipé de la part de Lee est-il qu’il insiste davantage pour que Pyongyang honore ses engagements.

Le gouvernement dispose de larges pouvoirs en matière de politique étrangère, en ce qui concerne la politique de sécurité nationale et les relations intercoréennes. Néanmoins, depuis la démocratisation de 1987, l’Assemblée nationale est devenue plus puissante et plus assurée ; or, le gouvernement aura besoin du soutien de celle-ci pour mener à bien nombre de ses actions. Des élections parlementaires sont prévues pour avril 2008 dont les résultats pourraient avoir un impact sérieux sur les priorités politiques du nouveau président. Actuellement, le GNP dispose de 128 sièges à l’Assemblée sur un total de 299, soit treize de moins que le NPDU.

Séoul/Bruxelles, 21 décembre 2007

I. Overview

On 19 December 2007, South Koreans elected Lee Myung-bak as their president. Barring sensational developments in a scandal investigation that still dogs him, Lee, the candidate of the conservative Grand National Party (GNP or “Hannaradang”) will be inaugurated on 25 February 2008 to replace Roh Moo-hyun, who is limited by the constitution to a single five-year term. A former top executive of the Hyundai conglomerate, he has pledged to be an “economic president who will revive the economy with his practical business experience”. Although he has ideological differences with his liberal predecessor, he is unlikely to make dramatic changes in foreign or security policy.

Lee won 48.7 per cent of the vote, while Chung Dong-young, the candidate of the United New Democratic Party (UNDP) captured 26.2 per cent. Lee Hoi-ch’ang, the unsuccessful GNP candidate in 1997 and 2002 who stood as an independent this time, finished third with 15.1 per cent. Voter turnout was only 62.9 per cent, well off the 70.1 per cent in 2002 and a record low for a presidential election. Regional differences, a major factor in past elections, were clearly evident again.

Lee is believed likely to make greater efforts in the relationship with the U.S., which has been strained throughout the Bush administration, and to seek better ties with both Japan and China. However, he will be under the same constraints as his predecessors in all these relationships, which tend to be buffeted by events outside the control of the South Korean government. Progress is unlikely in the highly emotional territorial dispute with Japan. Lee has said he wants to see more South Korean investment in China and closer consultation on security issues, but any move toward Beijing is unlikely to be at the expense of the key relationship with Washington.

Lee is expected to continue South Korea’s efforts at rapprochement with North Korea but to press more firmly for reciprocity than his predecessor. He has outlined a plan to narrow the economic gap by providing the North investment and help in creating an export manufacturing economy. There is widespread consensus in South Korea on engagement with the North, so the only change anticipated under Lee is a greater emphasis on holding Pyongyang to its commitments.

The executive has strong powers in foreign policy, national security policy and inter-Korean relations. However, since democratisation in 1987, the National Assembly has become more powerful and assertive, and many presidential actions require its support. National Assembly elections will be held in April 2008, and the results could have a serious impact on President-elect Lee’s policy agenda. Currently, the GNP has 128 seats out of 299, thirteen fewer than the UNDP.

Seoul/Brussels, 21 December 2007

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