Dans l’est du Congo, « la guerre régionale est déjà là »
Dans l’est du Congo, « la guerre régionale est déjà là »
Op-Ed / Africa 13 minutes

Dans l’est du Congo, « la guerre régionale est déjà là »

L’est de la République démocratique du Congo est devenu un champ de bataille impliquant plusieurs armées régionales et de nombreux groupes armés. Onesphore Sematumba, expert de Crisis Group sur la région des Grands Lacs, explique dans cet entretien les tenants et les aboutissants de ce conflit meurtrier.

Ces derniers mois, les tensions n’ont cessé de s’accroître entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, alors que l’insurrection du M23 continue de gagner du terrain dans l’est de la RDC et que la situation humanitaire s’aggrave. Des évolutions plus positives, début mars, ont vu le président congolais, Félix Tshisekedi, et le président rwandais, Paul Kagame, se rendre séparément à Luanda pour s’entretenir avec le président angolais João Lourenço, désigné par l’Union africaine comme médiateur entre les deux pays. Tshisekedi et Kagame pourraient bientôt se rencontrer directement pour trouver une solution à la crise. Mais quelle est la situation sur le terrain ? Qui fait quoi et dans quel intérêt ?

Onesphore Sematumba répond à ces questions dans cet entretien réalisé par Tangi Bihan et publié en français par Afrique XXI. Il s’exprimait depuis Goma, capitale du Nord-Kivu, une province de l’est du Congo. Cette version légèrement éditée de l’interview est reproduite ici avec l’autorisation d’Afrique XXI.

Tangi Bihan : Comment expliquer la résurgence du M23 en 2021, après sa défaite en 2013 ?

Onesphore Sematumba : Il y a deux facteurs : un facteur interne au M23 et un facteur régional. La défaite de la rébellion en 2012-2013 a été accompagnée d’une série d’engagements du gouvernement congolais, notamment le fait que le M23 puisse se convertir en parti politique, ce qui a été fait. Mais il y a, selon le M23, une autre série d’exigences qui n’ont pas été respectées, comme l’intégration de leurs cadres politiques et de leurs militaires au sein des structures de l’Etat et dans l’armée. Il y a aussi la sempiternelle question des réfugiés tutsi éparpillés dans les pays voisins, surtout au Rwanda et en Ouganda, dont le M23 se fait le porte-parole et réclame le retour au Congo. Il y a en outre d’autres revendications, comme la lutte contre les FDLR dans le Nord-Kivu – c’est une revendication du gouvernement rwandais que le M23 s’est appropriée.

Depuis quelque temps, le M23 s’est allié – ou s’est converti, ce n’est pas clair – à l’Alliance du fleuve Congo de Corneille Nangaa [président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de 2015 à 2021], et ses revendications politiques se sont corsées : le M23 est devenu plus critique sur les questions de gouvernance, de corruption, etc. Nangaa et son alliance, dont le M23 constitue la branche armée, n’hésitent plus à mettre sur la table le départ de Félix Tshisekedi. C’est de la rhétorique, mais c’est inquiétant pour le pouvoir de Kinshasa.

Tangi Bihan : Et quid du facteur régional ?

Onesphore Sematumba : Il y a eu une coïncidence, en novembre 2021, entre la résurgence du M23 et deux développements parallèles. En novembre, l’Ouganda a signé un accord militaire avec la RDC pour le déploiement de ses troupes dans le nord de la province du Nord-Kivu et en Ituri, afin de combattre la rébellion des ADF [Forces démocratiques alliées], d’origine ougandaise. Parallèlement à cet accord militaire, il y a eu un accord économique portant sur les infrastructures, et notamment la construction d’une route reliant Beni à Goma – plus de 300 kilomètres, dont une bonne soixantaine entre Rutshuru et Goma ; or cette zone constitue une sorte de corridor pour le Rwanda.

À cette époque, les rapports entre le Rwanda et l’Ouganda n’étaient pas au beau fixe. Et les clauses de l’accord prévoyaient que la sécurisation des travaux devait être assurée par l’armée ougandaise, ce qui signifiait que celle-ci allait être déployée aux portes du Rwanda sans son accord. Cela a été perçu comme une menace par Kigali. De plus, Kigali, qui accuse l’armée 

noter que, depuis, il y a eu une sorte de renversement d’alliance. L’Ouganda s’est rapproché du Rwanda. À la même période, le Burundi a également obtenu un accord militaire pour envoyer son armée dans le Sud-Kivu afin de traquer le Red-Tabara [Résistance pour un État de droit au Burundi, un groupe de l’opposition armée, NDLR], en mutualisant ses forces avec l’armée congolaise. Le Rwanda, qui rêvait de signer le même type d’engagement pour traverser la frontière et traquer les FDLR, a, lui, reçu une fin de non-recevoir. Il a perçu cela comme non équitable. En janvier 2022, le président Kagame a dit que le Rwanda avait lui aussi ses ennemis au Congo, les FDLR, et que si c’était nécessaire, il n’aurait besoin de l’autorisation de personne pour traverser la frontière et aller les traquer. Il a précisé, et c’est important, que le Rwanda est un petit pays, qu’il ne peut donc pas servir de champ de bataille, et qu’il fallait poursuivre la menace là d’où elle vient. C’est à cette période que le M23 renaît de ses cendres. Lui qui était en stand-by dans les volcans des Virunga a commencé à s’étendre, du jour au lendemain, avec beaucoup d’efficacité.

Deux ans plus tard, le M23 s’est imposé comme une force avec laquelle il faut compter. Les Nations unies ont documenté le soutien de l’armée rwandaise au M23, corroborant l’hypothèse selon laquelle ce n’était pas juste une coïncidence. Selon les rapports du groupe d’experts des Nations unies, le Rwanda appuie le M23 en hommes et en matériel militaire. Le dernier rapport de la Monusco évoque la présence d’un système de défense antimissile sol-air dans la zone sous contrôle du M23. Le Rwanda a jusqu’à présent nié toute présence militaire, mais ne nie pas son appui politique : il affirme que le M23 a raison sur un certain nombre de revendications.

Tangi Bihan : L’arrivée au pouvoir de Tshisekedi en 2019 avait marqué une amélioration des relations entre Kinshasa et Kigali. Pourquoi se sont-elles dégradées ?

Onesphore Sematumba : Lorsque Tshisekedi arrive au pouvoir, en 2019, il développe une politique d’ouverture volontariste. Jusqu’à présent, il se vante d’être le premier président congolais à avoir visité toutes les capitales des neuf voisins, y compris le Rwanda. On a vu Tshisekedi à Kigali, on a vu Kagame se faire applaudir à Kinshasa à l’occasion des funérailles de Tshisekedi père [Étienne Tshisekedi] en 2019. Ils se donnaient même du « frère ». Cette embellie s’est poursuivie avec l’adhésion, fortement appuyée et encouragée par le Rwanda, du Congo à l’EAC [Communauté d’Afrique de l’Est], et par des accords, notamment un accord de traitement des minerais de la Sakima [Société aurifère du Kivu et du Maniema] par une raffinerie rwandaise. C’était du concret sur le plan économique. On justifiait cela à Kinshasa en disant qu’il fallait sortir d’une logique de pillage des ressources vers le Rwanda par la normalisation des relations bilatérales, qu’il fallait faire du « business propre ». La compagnie rwandaise RwandAir a commencé à desservir la ville de Goma et effectuait des liaisons vers Lubumbashi et vers Kinshasa.

C’est la résurgence du M23 qui a mis fin à cette embellie. Tshisekedi a tout de suite dénoncé l’ingérence du Rwanda. Pour lui, il ne fait aucun doute que le Rwanda se cache derrière le M23, dans le but de piller les ressources minières. Les attaques sont allées crescendo jusqu’à la campagne électorale de 2023, qui a atteint des sommets de discours bellicistes – Tshisekedi a même comparé Kagame à Hitler. Il a même formulé des menaces en disant qu’à la première escarmouche, il allait envahir le Rwanda… Côté rwandais, on faisait comprendre qu’on était prêt à cette éventualité.

Aujourd’hui, nous en sommes encore là. Et tous les accords ont été annulés. Tout a été rapidement détricoté, de sorte que la situation aujourd’hui est pire qu’avant l’arrivée de Tshisekedi au pouvoir.

Tangi Bihan : On entend souvent dire que le M23 est un outil du Rwanda pour piller les ressources minières de l’est du Congo, notamment le coltan et l’or. Quelle est la réalité de cette thèse ?

Onesphore Sematumba : On ne peut pas nier que tous les groupes armés profitent des ressources disponibles pour s’entretenir et pour financer leur guerre. Mais il est trop simpliste de focaliser sur les ressources minières. Il existe un proverbe dans la zone qui dit : « La chèvre broute là où elle est attachée. » Depuis novembre 2021 et jusqu’à aujourd’hui, le M23 progresse sans contrôler des zones minières. Cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas accès à des ressources : taxer la mobilité est beaucoup plus rentable que creuser le sol. De plus, tous les groupes armés, et il y en a plus de cent, ont développé une économie militaire de la violence, pas seulement le M23.

Il y a ce fantasme selon lequel le Congo serait une caisse pleine d’or, de diamant, de coltan, etc., assiégé par tous ceux qui le convoitent. Et on va même plus loin : on dit que ce n’est pas seulement le Rwanda, on dit que derrière il y a les Anglo-Saxons, et puis maintenant l’Union européenne et la Pologne, qui vient de signer une série d’accord avec le Rwanda. Il y a un déni de la responsabilité congolaise, et les politiques congolais cherchent des boucs émissaires faciles. « Nous sommes victimes de nos richesses » : c’est un discours qui passe facilement dans l’opinion.

Tangi Bihan : Aujourd’hui, les FDLR représentent-elles encore une menace pour le Rwanda ? Ou est-ce simplement un argument qui sert les intérêts de Kigali ?

Onesphore Sematumba : Un peu des deux. On ne peut pas être dans le déni, comme c’était le cas jusqu’à récemment à Kinshasa, en disant que les FDLR ne sont plus que des résidus qui ne représentent aucune menace. Les FDLR ont toujours été des formateurs dans la région. On sait qu’ils ont donné des formations militaires à beaucoup de groupes armés, par exemple les groupes Nyatura qui sont dans le parc national de Virunga, mais qu’ils ont aussi collaboré avec l’armée congolaise – c’est documenté dans le rapport du groupe d’experts des Nations unies. Pour la campagne de Rumangabo, tout le monde a vu que c’étaient les FDLR qui étaient le fer de lance. Récemment, le commandant de la 34e région militaire du Nord-Kivu a été limogé pour avoir collaboré avec les FDLR, ce qui signifie que les FDLR sont là. Et dernièrement, Tshisekedi a martelé qu’il serait impitoyable avec tout officier congolais qui entretiendrait des rapports avec les FDLR.

Maintenant, ce mouvement est-il suffisamment puissant pour compromettre la sécurité du Rwanda ? Certes, Tshisekedi et le président burundais, Évariste Ndayishimiye, laissent entendre que les deux pays n’hésiteraient pas à appuyer une opposition visant à renverser Kagame. Les Rwandais prennent ça au sérieux. Le Rwanda estime aussi que les FDLR travaillent avec l’armée congolaise et avec la SADC [Communauté de développement de l’Afrique australe] et se dit que les FDLR pourraient jouer le même coup qu’eux ont joué à Habyarimana. [Le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame avait été soutenu par l’Ouganda en 1990-1994, NDLR].

Mais dans l’ensemble, est-ce que ce groupe armé a des capacités à déstabiliser le Rwanda, ce n’est pas sûr. 

Tangi Bihan : On entend des accusations de génocide de part et d’autre, surtout sur les réseaux sociaux : les Tutsi congolais seraient menacés de génocide, et le Rwanda commettrait un génocide au Congo. Quelle est la réalité de ces allégations ?

Onesphore Sematumba : Depuis 2021, on ne peut pas dire qu’il y ait eu une chasse systématique d’une communauté. Il y a une sorte de simplification outrancière. Par exemple, quand les Maï-Maï ou les Wazalendo attaquent un village et l’incendient, il se peut que ce village soit tutsi. Le lendemain, sur les réseaux sociaux, le M23 va dire que le génocide commis par Kinshasa se poursuit. Et quelques jours après, le M23 attaque un village, il y a des morts, on les étale et on dit que les victimes sont toutes nande ou hutu, et donc qu’un génocide est commis contre ces communautés. Il y a une sorte de surenchère émotionnelle du terme, qui est vidé de son sens.

En revanche, on peut constater la montée d’un discours de haine, notamment contre les Tutsi. Le paradoxe c’est qu’en voulant protéger une communauté, le M23 l’a exposé à la vindicte des autres communautés. Tshisekedi affirme régulièrement que les Banyamulenge sont des Congolais, que tous les Tutsi ne sont pas du M23, qu’il ne faut pas faire d’amalgame. Mais le raisonnement de ceux qui vivent sous la menace du M23 est le suivant : en 1996, c’est l’AFDL [Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo] qui les a tués, donc les Tutsi ; en 1998, c’est le RCD [Rassemblement congolais pour la démocratie] qui les a tués, donc les Tutsi ; dans les années 2000, c’est le CNDP [Congrès national pour la défense du peuple] qui les a tués, donc les Tutsi ; en 2012, c’est le M23 qui les a tués, donc les Tutsi, et ainsi de suite… Ça donne, au sein de l’opinion, l’impression qu’il y a un groupe ethnique qui a son armée et que cette armée est meurtrière. Vous pouvez expliquer que dans le M23 il n’y a pas que des Tutsi, on vous répond que c’est un groupe de Tutsi…

Tangi Bihan : Y a-t-il un risque de guerre régionale ?

Onesphore Sematumba : Je pense que la guerre régionale est déjà là. Quelqu’un m’a demandé si on pouvait assister à un affrontement entre l’armée sud-africaine et l’armée rwandaise. C’est en train de se passer ! Le fait que l’armée sud-africaine soit du côté du gouvernement congolais pour défendre la ville de Goma, cela signifie qu’elle contrarie les plans de Kigali. Le mandat de la mission militaire de la SADC est offensif et cible en premier lieu le M23. C’est ainsi que, depuis février, les contingents de cette mission, dont les Tanzaniens et les Sud-Africains, sont déployés sur la ligne de front vers Sake aux côtés des forces congolaises et font donc face au M23. Mi-février, les Sud-Africains ont enregistré deux morts tués par un tir de mortier sur leur base de Mubambiro. 

Tangi Bihan : Quel est l’intérêt de l’Afrique du Sud de se déployer au Congo, à travers la SADC ?

Onesphore Sematumba : L’Afrique du Sud ne s’est pas déployée pour faire la guerre au Rwanda. La SADC s’est déployée en remplacement de l’EAC, à l’invitation de Tshisekedi. Il faut savoir que tout appui militaire ou diplomatique est un investissement, et l’Afrique du Sud et son président ne voudraient pas qu’une solution soit trouvée sans eux. Pretoria est un acteur économique majeur qui ne voudrait pas rater cette opportunité. On parle de plus en plus de proches de Cyril Ramaphosa [le président sud-africain], sa famille ou sa belle-famille, qui seraient à la recherche de contrats miniers. Autant le Burundi, l’autre allié de Kinshasa, n’a pas la force économique pour investir, autant l’Afrique du Sud est un mastodonte économique qui n’hésiterait pas à profiter du marché de la reconstruction.

Tangi Bihan : Le M23 pourrait-il aller jusqu’à l’occupation de Goma ?

Onesphore Sematumba : Le M23 a la capacité militaire et opérationnelle de prendre Goma, ils ne sont qu’à 20 kilomètres. Mais est-ce qu’ils ont intérêt à le faire ? Ils ont déjà occupé la ville en 2012 pendant dix jours, ça a été le début de leur effondrement. Prendre la ville de Goma, c’est braquer toutes les caméras internationales sur eux et sur leur mentor. C’est beaucoup de pression. Et surtout : qu’est-ce qu’une rébellion si impopulaire fait d’une ville de près de 2 millions d’habitants hostiles ? Comment gérer ça ? Je ne pense pas, vu la situation de 2012 et vu la complexité de l’affaire, qu’ils le feront. Ils vont probablement continuer à faire pression sur Goma parce que c’est important en vue d’éventuelles négociations.

Tangi Bihan : Quelles sont les voies de sortie de crise, notamment via la médiation angolaise ? Et quels seraient les objets d’une éventuelle négociation ?

Onesphore Sematumba : On ne peut pas prévoir quels seront les points de la négociation. Mais pour moi, il y a des étapes claires et urgentes, et des principes à définir. Le premier principe politique, c’est qu’on ne peut pas demander à Tshisekedi de négocier dans les conditions d’humiliation actuelle de son armée, ce serait politiquement suicidaire. Tshisekedi a besoin, même symboliquement, d’inverser légèrement le rapport de force. Il y a quelque chose de possible, de négociable et de préalable, c’est d’obtenir que le M23 arrête de faire pression sur la ville de Goma. Ce serait un bon début pour amorcer un dialogue.

Il n’est plus réaliste aujourd’hui de revenir aux clauses de l’accord de Luanda qui demandaient au M23 de se retirer et de retourner au milieu des volcans, là d’où ils sont venus. Ni même de leur demander de passer par Kitshanga pour aller se cantonner à Kindu, sous la surveillance d’un contingent angolais. Le rapport de force a changé. 

L’autre urgence, c’est d’obtenir un cessez-le-feu. La situation humanitaire est dramatique. Les déplacés ne sont même pas dans des camps, ils sont dehors. Ceux de Sake, à 25 kilomètres de Goma, vivent entre leur village et la ville de Goma, sur la route, sous les intempéries. L’État ne les assiste pas, les ONG ont du mal.

La Monusco avait réussi à pousser le M23 hors du territoire national en 2013, c’était une victoire éclatante. Le Congo avait à l’époque réussi la guerre, mais il avait manqué la paix. Mais cette fois il n’y aura pas de victoire militaire, et surtout pas de victoire militaire d’importation avec la SADC. Tshisekedi continue à dire qu’il ne négociera pas avec le M23 et qu’il veut parler avec Kagame. L’une des faiblesses des accords précédents dans cette crise, c’est qu’on a engagé le M23 sans parler avec le M23. C’est être naïf que de continuer à infantiliser un groupe comme celui-là et de croire que Kagame, à la dernière minute, va dire que ce sont ses « petits », qu’il va leur parler. Il ne va pas se dédire du jour au lendemain.

Tangi Bihan : Les États-Unis et l’Union européenne ont-ils des leviers pour faire pression sur Kigali ?

Onesphore Sematumba : Il faut reconnaître que la diplomatie congolaise a fini par porter ses fruits. Elle a obtenu la condamnation du M23, du Rwanda, l’appel au retrait des troupes rwandaises, l’appel au retrait de ce dispositif anti-aérien, etc. Mais ce sont des communiqués, et Kinshasa dit aujourd’hui que ça ne suffit pas, qu’il faut passer aux sanctions. Je doute fortement que ce qu’on appelle la « communauté internationale » ira plus loin que cela. Il ne faut pas oublier que le Rwanda va bientôt commémorer le trentième anniversaire du génocide des Tutsi de 1994. Je pense que cela pèse dans les relations internationales.

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